Après la lecture du livre La Dynastie des Krupp, de Peter Batty, que j’ai emprunté il y a quelques temps à la Médiathèque le Bélieu de Mandeure, un principe sort de l’histoire de cette famille allemande : Business is usual.
Il est difficile de changer ce qui a un intérêt puissant quelque soi les séquences. L’histoire Krupp de ce livre est intéressante, car elle explique comment une société devenu un levier puissant du Nazisme dans la construction des chars d’assauts, de sous-marins U-Boots et de canons mortels, a réussi dès 1953 à se reconstruire pour redevenir un nouveau géant de l’industrie. Comment ? Simplement en devenant un symbole.
L’histoire remonte au XVI siècle dans les environs d’Essen où le premier Krupp apparait dans les registres du commerce. Rapidement la notion de politique est apparue comme indispensable pour le business. Les fonctions de conseillers municipaux ont été occupées par deux générations de cette famille qui faisait fortune dans le commerce. Une première tentative dans les armes a été rapidement soldée, ainsi que l’épisode de l’acier vers la fin du XVIII ème siècle. Déjà à l’époque, sous la tutelle de Napoléon, puis des Prussiens, l’intérêt des Krupp allait en direction du vainqueur ou du possible vainqueur. Il faudra attendre l’héritage d’Alfred Krupp, pour connaitre le succès.
L’homme a évincé ses frères et sœurs pour devenir l’unique propriétaire de la société. Il parcourra le monde, courtisera les hommes d’Etats au point d’obtenir les faveurs de l’empereur Guillaume II et surtout du ministre président Otto von Bismarck. C’est depuis cette époque que Krupp dispose d’un passe-droit unique dans l’histoire sur la transmission d’un bien. Sur le modèle d’une monarchie c’est un héritier Krupp qui prendra la direction de la société après le décès du membre de la génération précédente. Les épisodes de la guerre de 1870, puis de la Première Guerre Mondiale sont intéressantes, car cela démontrent comment, alors que les régimes changent une société peut augmenter sa puissance au point devenir un Etat dans l’Etat. Imposant ses propres lois, capable de fournir du matériel à l’Allemagne et à la Russie durant la même bataille et d’être une ambassade de l’Allemagne dans le monde via ses commerciaux. Des instants de l’histoire qui feront la fortune de la famille et de la ville d’Essen.
Un des détails les plus intéressants et de voir que les femmes de la famille ont souvent dirigé d’une main de fer la destinée industrielle de l’empire.
Lire aujourd’hui ce livre c’est comprendre une partie de l’histoire. Krupp est un symbole, porté par l’Allemagne du XX ème siècle. L’émergence d’un principe ou l’ouvrier donne des comptes au patron et le patron à l’Etat. Le principe de l’entreprise Réhnanienne est expliqué en détail par les attitudes de cette dynastie germanique. Après la triste séquence de la Seconde Guerre Mondiale, ou Krupp c’est donné au nazisme sans retenue, l’importance de la société a été telle que les Alliés ont eu des divergences politiques et stratégiques sur son avenir. Faire un parallèle avec d’actualité Européenne aujourd’hui est assez frappante. Finalement, Alfried Krupp, l’héritier d’alors, a reconstitué son empire avec le temps, lavant à coup de relation publique son passé Hitlérien pour le plus grand bonheur de la RFA et de l’Amérique qui le subventionnait.
Moralité : Krupp était un géant de l’industrie de la Ruhr et si ont souhaite démanteler un géant il n’en reste pas moins puissant. Surtout s’ils sont des symboles. Alfried Krupp avait coutume de dire : « l’histoire joue pour moi. » C’est vrai à la lecture du livre et durant toute l’histoire de cette famille. Reste que la diversification de cette société a été efficace. Pour moi Krupp a toujours été in symbole de l’acier (héritage de l’histoire apprise à l’école), Pour mon Grand Oncle c’est un symbole de la mort et des canons. Mais lorsque j’ai indiqué à une relation que je lisais ce livre, la réaction a été immédiate : « ah oui ceux qui font les machines à café ? ».
Comme quoi, de la Grosse Berth, à la machine à café…Bien joué.