L’Histoire est l’avenir impératif pour comprendre

J’aime l’histoire. L’histoire avec un grand H. Ces lignes du passé qui lorsque l’on s’y plonge nous font comprendre que l’on est au milieu d’un océan d’événements qui sont toujours d’actualité aujourd’hui.  J’ai passé mon été principalement à combler une lacune personnelle autour de Napoléon. J’ai appris. Beaucoup. Compris aussi. Beaucoup de choses sur la politique, l’homme et l’abstrait sens de l’histoire. Napoléon était obsédé par sa trace pour le futur. 200 ans plus tard, elle est toujours aussi moderne.

Notre monde vit dans une histoire comprimée. Ou l’anecdote vient composer une autobiographie qui n’a finalement aucun intérêt pour l’autre. Lire une biographie ou une autobiographie aujourd’hui c’est une plongée dans l’ennuie de ce jeu de micros histoires décrites sous l’œil de l’auteur. Le point de vue prime. Il ne raconte qu’une vérité. Le fond plutôt que la forme. Toujours.

Cette forme qui est si prédominante aujourd’hui. L’image sous toutes ses formes est la norme. Elle est destinée à raconter l’histoire moderne et remplacer les mots et les actes par des poses figées.

Tournée vers le passée, j’ai découvert un changement important de modèle dans notre société. L’histoire laisse la place à des valeurs économiques. Winston Churchill laisse place à Bill Gates. Charles de Gaulle à Steve Jobs. Les modèles sont des entrepreneurs et non plus des hommes d’Etats. L’histoire ne s’écrit plus par des politiques, mais par des entreprises.

L’économiste à la mode, Thomas Piketty dans son ouvrage « le capital dans le XXI siècle » remet en cause le principe de cycle de Kuznets. Simon Kuznets, dans les années 50 avait fait valoir que le capitalisme conduisait inévitablement à accroite la prospérité et donc la réduction des inégalités. Sauf que ce cycle était un cycle initial de 30 ans qui ne se renouvelait pas. Piketty a démoli cette thèse en estimant que l’inégalité apparait régressive et non progressive et ne fera qu’aggraver l’histoire. Pour en changer 60 ans de cycle Kuznets ne sera résorbé que dans…200 ans environ.  Les effets court-terme sur l’histoire sont dramatiques.

L’histoire depuis environ 40 ans a laissée place à des sciences alternatives comme l’économie. L’idéologie du progrès s’exprimait en termes menaçant : Revenir en arrière c’est régresser. Il faut aller de l’avant pour progresser, mais cette doctrine engendre la pensée unique. Dévastatrice pour l’imagination et le progrès réel.

On se nourrit de l’histoire.

Lire Napoléon m’a fait aussi comprendre la pensée de l’époque de la population française. Rien n’a finalement changé depuis. Triste évolution donc. Bonaparte par exemple disait : « On dirige un homme avec ses vices et ses peurs ». Rien n’est plus vrai en 2014. Lire l’histoire permet aussi d’anticiper l’avenir. S’inspirer du passé n’a rien de régressif,  cela permet d’apprendre qui nous sommes et dans quel monde nous évoluons.

L’histoire se comprime, comme le temps. Ce constat afflige la façon dont l’histoire doit inspirer une vision. Et avoir une vision c’est avoir un cap, long terme. Il faut prendre au sérieux l’histoire. Celle avec un grand H.

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