ML Report : La culture identitaire dans le sport

Il y a plusieurs mois, je vous avais parlé de la notion d’image en 5 temps.  La notion d’image est à ajouter au principe de l’identité. Complexe à comprendre, car véhiculée par des mécanismes multiples. Surtout dans le sport.

Selon le professeur Charles Fombrun, dans le Figaro, l’identité représente : «  L’ensemble des valeurs et des principes véhiculés par des employés et managers associés à une entreprise tout en tenant compte des expériences de réussite ou d’échec ». Ainsi, l’identité d’une formation sportive se construit sur l’expression de ses leaders (président, entraineur, capitaine pour le Football – team manager, directeur technique, pilote pour le sport automobile). A différencier des autres parties (Partenaire, institutions, médias, supporters…). Ces leaders ont pour mission de s’exprimer au nom de leur formation.

Sauf que cela ne suffit pas toujours. L’identité d’un club est centrée sur des symboles attachés à la culture de la formation. Un joueur est souvent mis en avant, ou un ancien leader. Souvent le capitaine d’une équipe est un historique, car il représente le pont entre le passé et l’avenir. Je me souviens que l’équipe McLaren, il y a 10 ans, mettait en avant Tyler Alexander, autrefois un dirigeant de l’équipe dans les années 60/70, alors que l’équipe construisait sa nouvelle image identitaire. Dans le football, il y a eu des remouds lorsque Mamadou Sakho a quitté le PSG pour Liverpool. Le joueur symbolisait la formation parisienne. Ainsi, le PSG est largement critiqué pour son manque d’identité club, car les joueurs qui composent l’écurie de prestige de Parc des Princes ne sont pas des produits du club. En réponse le PSG lance sur le terrain une équipe de super star (Ibrahimovic, Silva, Cavani…). C’est une astuce compensatoire qu’utilise le Real Madrid depuis 13 ans. Mais cela rend la marque du club dépendante et artificielle. En Formule 1, nous l’avons vu avec Lotus F1 team qui dépendait de Kimi Raikkonen (champion du monde 2007).

A l’opposition de cette identité de club artificiel et fragile, il existe une dimension aussi facile que risqué. Celle des Rising Stars. Cette alternative permet de renforcer l’identité de la structure a contrario. Car elle met en avant des joueurs qui ne viennent pas forcément d’un vivier, mais ils sont jeunes et ils sont l’avenir. C’est la stratégie de la plupart des PME du football (Marseille, Lille, Lyon). En Formule 1, Bernie Ecclestone avait signé Nelson Piquet en 1979 pour remplacer Niki Lauda. Ce même Piquet sera remplacé chez Benetton par Michael Schumacher en 1991. La stratégie d’investir sur un jeune qui a du talent permet de renforcer une identité. L’équipe Sauber n’a pourtant découvert que Frentzen et Raikkonen, mais elle est considérée comme telle, même 10 ou 15 ans après. Souvent cela donne l’image d’une formation sportive qui construit un projet sur trois ou cinq ans, afin d’élaborer une structure autour de ces rising stars.

Reste un point sensible.  Le lien entre l’identité et l’authenticité. C’est l’erreur commise par la plupart des formations sportives. Car si l’identité est surtout véhiculer par ses leaders, auquel il faut ajouter un lien d’image fabriquée, il ne faut pas oublier la chaine. Car si l’image fabriquée est destinée aux médias et sponsors, les leaders doivent entretenir un lien  avec les supporters. Ces derniers sont les derniers relais afin de créer une identité en phase avec les objectifs des leaders. Dans le sport le silence n’est jamais un signe d’accord.

Les liens historiques sont peu exploités.  Sauf qu’en période de crise économique, ce type de lien doit être privilégié, car c’est un reperd. Un mur porteur.  La Formule 1 nous indique que ce lien identitaire et authentique est important. Ferrari célèbre ses anniversaires pour marquer son histoire. McLaren fête ses 50 ans en 2013 et marque le coup en racontant son historique. Manchester City a construit une offre intelligente  autour de Patrick Viera. L’essentiel est de ne pas se couper de son passé mais de le cultiver pour nourrir une base qui sera ensuite épousé par les supporters. C’est la base de l’identité.

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