Les dangers de l’histoire écrite par les vainqueurs

L’histoire est écrite par les vainqueurs. L’histoire de l’humanité nous le dicte. Pour imposer ses idées, il faut ruiner les croyances de l’autre.

J’apprends aux apprentis la différence entre une opinion, un avis et une croyance. La croyance est ce qui nous défini en tant que personne. Cette croyance est le fruit de nos expériences, nos douleurs et reflète l’aspect sombre de notre personnalité. C’est un choix en réponse à un événement du passé pour nous diriger vers le futur. Mais que ce passe t’il lorsqu’à chaque victoire nous essayons d’effacer le passée, pour construire à chaque fois un nouveau présent ? La perte du savoir.

La destruction de la bibliothèque d’Alexandrie en 270 après JC, par les Romains est l’épisode le plus connu de l’histoire de l’humanité (un total de 500.000 ouvrages du monde ancien brûlé pour imposer une nouvelle religion). Tout comme la destruction par les conquistadors de l’héritage Maya pour imposer la religion catholique.

Les Perses ont brûlé des temples et des papyrus Egyptiens en -527 avant JC, puis de nombreux ouvrages en Grèce en – 490. Alexandre le Grand a détruit en -330 avant JC plus de 12.000 volumes des magies, une secte très instruite en Perses. En -146, les Romains détruisent 500.000 parchemins phénicien à Cartage, puis en -52, Jules César ordonne la destruction de tout les livres du Collège des Druides. En Chine l’Empereur Kim Chi Yuan, l’héritier d’un des 7 royaumes de Chine continental, soumet les 6 autres et impose en -214 la destruction de tout les livres (dont ceux de Confucius).

Ces épisodes de l’histoire de l’humanité nous font comprendre que nous ne sommes pas plus brillants que nos ancêtres. Nous avons juste rompu le lien de transmission, pour imposer des croyances nouvelles à travers le temps. Chaque élection, chaque changement de direction dans une entreprise, chaque changement de coach dans une équipe amateur ou professionnelle est, à son échelle, une reproduction de l’histoire. On efface, on relance, on oublie.

Puis une crise arrive et les innovations sont le plus souvent des réinterprétations ou une redécouverte de ce qui avait été fait auparavant.

Le risque point limite zéro

Nous évoluons vers une attitude ou la notion du risque est une composante centrale. Depuis toujours, nous avons cette notion de principe de précaution, mais cette dernière c’est progressivement transformé au fait de limiter le risque dans ce que nous faisons et décidons.

Cette notion du risque zéro, s’est accéléré dans nos pensées, projets, attitudes, ralentissant le temps et nous installant sur un temps long de patience admissible. De la création d’un espoir irréaliste. Même nos idées actuelles sont teintés par l’opportunisme et non de l’innovation. Notre idéologie est marquée par cela. En opposition à la pression que représente le risque, et l’avantage concurrentiel qu’il peut représenter. Nous sommes entrés dans une zone de risque zéro.

Ce risque zéro est un masque. Nous avons depuis longtemps investis du temps sur les aspects les plus rentables de nos disciplines. Sans investir dans ce que nous paraissait comme obscure ou sans intérêt. Ces fameuses exceptions qui deviennent des règles aujourd’hui.

Des sous-disciplines ou projets non noble qui aujourd’hui nous permettent de respirer et trouver des solutions, sans vraiment prendre de risque. Mais le retard est là. Trop marqué. Nous ne parlons pas ici de 1 an, mais de 6 ou 7 ans de retard. Une éternité.

Le sport face à la tentation de la fiction

Prendre le temps et sa voiture pour aller faire une activité encadrée n’est plus une habitude. Le sport ne peut plus ignorer la menace à laquelle il est confronté par d’autres formes de divertissement, à une époque où le choix limité et la découverte accidentelle ont cédé la place à une lutte acharnée pour l’attention.

Les sondages s’enchainent, les français souhaitent reprendre le sport, toutefois, la rivalité entre les disciplines collectives (Football, Rugby, Handball, Basket et Volley) à l’arrivée des beaux jours est une posture utile, mais finalement assez futile. Nous allons dépenser de l’argent et beaucoup d’énergie pour espérer conquérir de nouveaux licenciés. La pandémie touchant le sport français a fait chuter de 30% le nombre de licenciés et chaque grande discipline collective et individuelle utilise ce moment pour se restructurer afin d’être plus efficace à l’avenir.

Malheureusement cette rivalité focalise les sports les uns par rapport aux autres, comme un miroir comparatif. Mais le seul rival auquel nous avons affaire est la fiction. Nous sommes absorbés par la fiction, replié sur nous, consommant des fictions à volonté devant nos écrans, des fictions informatives sur les réseaux sociaux et des fictions politiques et nos fictions du quotidien avec un emploi du temps débutant à 6h et se terminant à 18h depuis plusieurs semaines. Dès que nous avons peur, nous nous replions sur nous même pour nous refugier dans un foyer qui s’est transformer en un univers qui nous rassure et qui nous occupe pour un coût relativement faible.

Une série Netflix sur une joueuse d’échec a fait exploser l’achat et les renseignements des jeux d’échec. Voilà le rival principal des sports. C’est contre qui chacun est en compétition. L’engagement est devenu différent, la fiction a pris le dessus. Les sports amateurs ne s’adressent plus à une communauté, mais désormais doivent s’adresser à une audience, ou devenir de véritable marque.

Le problème de la prédiction

photo par Stephanie Vaxelaire

Nous sommes dans une séquence accélérée. Nos méthodes prédictives ne sont plus pertinentes. Les innovations marginales deviennent des normes aujourd’hui et nous regardons le passé pour prédire l’avenir. Sauf, que nous sommes dans un présent continu.

Chaque année, je commence en Février à réfléchir sur les prédictions économiques de l’écosystème Formule 1 pour le Business Book GP. Sur la vingtaine de prédictions écrites en 11 ans la méthode était la même : utiliser le principe de l’exception pour en faire une règle future. L’accélération de l’année 2020 m’oblige de faire évoluer la modélisation des prédictions. En me basant sur notre présent continu.

Ce présent continu présente plusieurs difficultés pour prédire, voir anticiper l’après. Les crises du passée offrent des données précieuses, mais incomplètes. Pendant un siècle, l’histoire était la même : c’était la capacité d’investissements qui ralentissait l’économie et notre niveau de vie. L’ensemble est estimable et toujours orienté. Mais dans notre situation actuelle un virus empêche l’économie de fonctionner. Cela a créé un comportement de résilience qu’il faut prendre en compte. Malheureusement cette notion rend chacun responsable des erreurs, des défaillances ou des crises qu’elles subissent. Ainsi prédire l’après prend en compte ces nouvelles équations. Nous sommes dans un ensemble instable, cherchant ses repères et reproduisant la même journée, sans perspective de demain. Il faut résoudre le présent.

« Et s’il n’y avait pas de demain ? il n’y en pas eu aujourd’hui » cite le personnage de Bill Murray dans le film Un jour sans fin…Si nous étions toujours dans le présent ?

Critique Ciné – Année 2020

Durant l’année 2020 j’ai été voir 7 films (dont 3 sur Netflix), cumulant une note  de 7.85/10 Avec toutefois des grands écarts entre les films Netflix que j’ai trouvé moyen et ceux découvert au cinéma. Il y a donc eu de belles surprises, mais aussi déceptions.

La meilleure note de l’année : Tenet, The Gentlemen et 1917 avec 10/10.


Bronx (Netflix) – 0️⃣5️⃣/1️⃣0️⃣ – cela partait d’une bonne intention, d’une écriture nerveuse, d’une photo léchée et puis tout bascule. Un environnement ou les héros bossent et toi tu chopes le typhus, tout le monde trompe tout le monde (au propre comme au figuré), les méchants ne sont pas vraiment les vraies méchants et la justice est lointaine. Un point à l’horizon. Certaines scènes gratuites étaient dispensable, tout comme la fin rebondissante. Le mystère c’est aussi ne rien montrer. 

Tenet – 1️⃣0️⃣/1️⃣0️⃣ – une expérience. Sous couvert d’un film d’espionnage l’histoire évolue vers le fantastique avec un thème de fond : quelle est notre réalité ? Notre temporalité allant de l’avant que nous vivons tous ou celle inversé destiné à faire de nous une personne meilleure… voilà l’expérience de ce film qui met en avant les deux religions de notre société. Le point d’orge étant le son au cinéma. Spatiale normalement et surgissant du sol pour la temporalité inversé. Prenant et une deuxième séance s’imposent pour les détails.

The Old Guard (Netflix) – 0️⃣5️⃣/1️⃣0️⃣ – j’ai mis du temps à le voir car je suis pas convaincu de l’orientation que prends notre chère Charlize Theron depuis un moment. Si le potentiel est là, le rythme du film est trop lent, trop de blabla, pas assez d’action et une explication vite fait à la fin. Le 3ème acte est seul digne d’intérêt, mais faut pas trop chercher l’action promis…

The Dirt (Netflix) – 0️⃣7️⃣/1️⃣0️⃣ – L’histoire du groupe de glamour rock Mötley Crüe dans les années 80. Mode Sex, drogue et Rock n Roll cette histoire peine à cacher le manque de fond et les détails qui rendent tout l’ensemble intéressant. Il n’y a que des brides. Les chansons arrivent comme ça, les drames ne sont guère touchants, l’humour sauve une histoire qui résume un groupe qui n’avait rien à dire et faisait cela pour les filles et l’argent. Dommage, mais y a du bon son sinon !

The Gentlemen – 1️⃣0️⃣/1️⃣0️⃣ – Une pépite ce film vu en VO sous-titrée. Tres bien écrit, avec une intrigue vraiment de bon niveau et des acteurs qui profitent pour se faire plaisir avec des vannes vraiment drôles (Phu-Ck ? mais cela se prononce Fuck, par exemple), le dernier film de Guy Ritchie arrive même à s’auto parodier sur les 10 dernières minutes sur un petit kiff, qui finalement est un clin d’oeil au film dans son ensemble. Un petit bijoux, de petit film. Un kiff quoi.

1917 – 1️⃣0️⃣/1️⃣0️⃣ – Rarement un film inspire un sentiment de tristesse une fois le public sorti de la salle. Sam Mendes a réalisé une œuvre magnifique mettant l’accent sur les émotions des personnages ( via les mouvements caméra). Leur sentiments et espoirs. Les décors passent par tout ce qui ressemble à l’enfer (le calme, le charnier, le feu, la mort tout le temps présente etcc). La scène de nuit avec le feu est juste prodigieuse et puis il y a cet arbre. Au milieu de nulle part et toujours dressé. Un dernier espace de vie et d’énergie positive après la tristesse…

Bad Boys for Life – 0️⃣8️⃣/1️⃣0️⃣ – Le problème de ce genre de film c’est qu’avec le temps (25 et 17 ans), il est devenu un souvenir d’adolescence, que même la récente diffusion des deux opus ne peu gommer. C’est totalement sur cela que surfe ce troisième opus. Une évolution intelligente de l’histoire, Martin Lawrence acteur de vannes métas très amusantes, des séquences spectaculaires. Bref un bon film. Dommage que l’on veuille en faire une franchise à l’avenir, ce que nous laisse entendre la fin…. Il fallait peut-être rester sur cette bonne note.